Quand la relation à la nourriture est difficile à gérer...
La relation à la nourriture n'est jamais neutre, elle est très souvent liée à la "météo" intérieure, variations de l'humeur, en fonction des émotions et sentiments liés au vécu de chacun.
Résoudre les difficultés rencontrées par rapport au comportement alimentaire et/ou au poids ne peut souvent se faire de façon durable que si, outre une prise en charge médicale et diététique, on se met à l'écoute de soi.
Ainsi, il s'agira de repérer les émotions qui influencent le comportement alimentaire (peur, colère, frustration, stress, joie, ...) , d’apprendre à bien les reconnaître (il y a souvent des confusions entre les émotions) pour pouvoir ensuite les gérer plutôt que de les contourner ou de les enfouir derrière un comportement alimentaire perturbé.
On cherchera aussi à déterminer les distorsions cognitives : croyances alimentaires, qui dérèglent la relation à la nourriture et amènent à négliger, craindre, éviter les sensations de faim et de satiété ; images-fantasmes socio-culturelles de l'idéal, de la réussite, ... qui perturbent l'estime de soi entraînant des perturbations dans la relation à la nourriture, vécue souvent avec culpabilité.
J’ai un surpoids, comment mes kilos se sont-ils installés ?
En cas de surpoids ou d'obésité, nous chercherons à comprendre pourquoi les kilos se sont installés : carapace de protection, tentative d'expression d'un mal être, compensation, anesthésie d'émotions ? En effet, perdre des kilos qui seraient liés à du mal être ne va pas débarrasser de ce mal être à long terme. Si on ne résout pas les origines, les kilos reviennent alors plus ou moins rapidement. On se penchera aussi sur l'image du corps, image fluctuante liée à la vie émotionnelle et relationnelle, et qui peut être distordue par des vécus difficiles.
Mieux dans ma tête et dans mon corps...
A partir du moment où on se sent mieux dans sa tête et son corps, que le regard sur soi change, que l'on peut trouver d'autres réponses aux perturbations émotionnelles que des réponses alimentaires rarement satisfaisantes, un autre rapport à la nourriture pourra s'installer, relation qui ne sera plus emprunte d'interdits, d'excès et de restrictions, de peurs, de culpabilités mais relation conviviale, de respect de sa faim et de sa satiété, dans le plaisir et la satisfaction.
Qu'est-ce qu'un trouble du comportement alimentaire?
Nous entendons souvent ce terme sans forcément savoir ce qu’il désigne. On parle de trouble du comportement alimentaire lorsque l’on observe une dégradation de son rapport avec l’alimentation qui va entrainer des retentissements négatifs sur sa santé physique et mentale.
On peut retrouver différentes formes de perturbations de sa relation avec l’alimentation. Celles-ci peuvent co-habiter et s’alterner, être présentes à un moment de sa vie puis disparaitre, évoluer au cours du temps… Les plus connues sont :
-
L’anorexie : il s’agit d’une restriction de la prise alimentaire qui s’accompagne d’un amaigrissement et d’une peur excessive et infondée de prendre du poids.
-
La boulimie : c’est un comportement qui se caractérise par des prises alimentaires incontrôlées et en quantité importante suivies de comportements compensatoires (vomissement, hyperactivité physique, restriction alimentaire…).
-
L’hyperphagie : il s’agit de compulsions alimentaires non accompagnées de conduites compensatoires qui entrainent un surpoids
-
L’orthorexie : ce terme désigne une inquiétude et une préoccupation excessive de manger « sain ». L’aliment est perçu comme un médicament et le sujet enlève toute notion de plaisir dans l’alimentation.
La thérapie analytique ou psychodynamique
Cette approche s’intéresse aux causes des symptômes et sur la façon dont ceux-ci se sont intégrés consciemment ou inconsciemment dans notre histoire de vie. On considère alors que les difficultés actuelles sont liées à des conflits antérieurs non résolus.
Le thérapeute cherche à comprendre l’histoire de la personne et à créer des liens entre les différents évènements passés et à la façon dont celle-ci vit aujourd’hui . Chaque évènement laisse des traces et nous influence dans notre manière d’agir et de réagir au monde.
Il s’agit de prendre conscience, notamment à l’aide de la parole, de l’existence de conflits inconscients, de manières d’agir ancrées depuis l’enfance, l’adolescence ou l’âge adulte qui nous influencent dans nos interactions à l’autre et dans notre compréhension du monde et qui procurent du mal-être, de la souffrance.
Nos pratiques thérapeutiques
La thérapie systémique ou thérapie familiale
La thérapie systémique considère l’individu comme faisant partie d’un ou plusieurs systèmes (système familial, système professionnel etc.) et s’intéresse aux interactions de cet individu dans le système auquel il appartient.
Ainsi, la thérapie systémique permet d’appréhender l’individu dans une vision plus globale et élargie et analyse les différentes relations de chaque membre du système (par exemple au sein de la famille) ainsi que les difficultés au sein de ce groupe.
En effet, la souffrance d’un individu est considérée comme le symptôme de l’ensemble du groupe et témoigne d’un dysfonctionnement.
Dans la thérapie systémique nous allons nous intéresser à la fonction du symptôme. Par ailleurs, le problème n’est pas considéré comme problématique mais c’est la solution trouvée comme réponse à ce problème qui l’est. Le thérapeute va donc aider la personne à trouver d’autres manières d’agir et de fonctionner.
La thérapie systémique aide également à prendre conscience de l’héritage familial qui influence notre manière d’être actuelle.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC)
La TCC a pour but de modifier de façon durable des conduites problématiques. La TCC ne s’intéresse pas qu’aux causes d’un comportement dysfonctionnel mais à la manière dont il se développe ici et maintenant.
Nos actions sont liées à la situation dans laquelle nous nous trouvons et à la façon dont nous l’interprétons. Pour ce faire, nous utilisons des cognitions (ou pensées) ainsi que des émotions. La TCC aide l’individu à adopter plus de souplesse dans sa manière de penser afin de pouvoir répondre différemment au problème.
Le thérapeute et le patient collaborent dans une optique d’analyser le problème puis d’émettre ensuite un plan d’action.
Cette thérapie active demande au patient un investissement durant et en dehors des séances. Ainsi, le duo patient-clinicien fixe des objectifs concrets et spécifiques à chaque rendez-vous. C’est notamment grâce aux conséquences positives de ces différents exercices que le nouveau comportement (plus adéquat) s’ancre durablement.
L'HYPNOSE (outil thérapeutique)
L’hypnose est une méthode thérapeutique où l’on cherche à modifier l’état de conscience pour changer certains de nos comportements et schémas de pensées qui nous sont nocifs.
On peut recourir à l’hypnose pour aussi bien traiter les troubles du comportement alimentaire que d’autres problématiques telles que les phobies, l’addiction au tabac, les traumatismes, les troubles du sommeil, l’anxiété, le manque d’estime de soi, un état dépressif, etc.
L’objectif de cette pratique est de réduire l’activité de notre cerveau analytique. Dans ce processus, le psychologue aura un rôle de guide car c’est à travers ses paroles (métaphores et suggestions indirectes) qu’il pourra lever notre résistance au changement et accéder ainsi à notre inconscient, précieux réservoir d’expérience et de sagesse.
L’hypnothérapie nous amène donc à puiser dans nos propres ressources en les mobilisant de façon innovante. Une transformation intérieure positive est alors possible pour résoudre les difficultés auxquelles nous sommes confrontés.
EMDR
(Eye Movement Desensitization and Reprocessing)
La thérapie EMDR vise la désensibilisation du patient à certaines situations difficiles comme : une situation liée à l'alimentation, une situation qui provoque un trop plein émotionnel ou une situation traumatique appartenant au passé avec des répercussions dans le présent.
A travers des exercices de visualisation et un balaiement oculaire, on va retourner dans la situation posant difficulté et (re)traiter chacune des informations.
Nous partons du principe que l'événement engendré a déclenché des émotions trop fortes pour être travaillées et traitées adéquatement par le cerveau au moment voulu ce qui a engendré des comportements dysfonctionnels comme un trouble de la conduite alimentaire.
A l’aide de l’EMDR, un travail sera effectué sur ces émotions afin de les réguler. Le travail via l’EMDR permettra au patient d’accepter les moments douloureux de son existence, de les retravailler pour en diminuer la charge émotionnelle liée aux traumatismes et à l’anxiété qui en émane.